• Les constellations dans Space Engine

    Depuis l'écriture de cet article, certaines choses ont changées, notament l'annonce d'une feature dans SpaceEngine qui permet de répondre à toutes les questions posées ici. Les constellations en 3D, c'est trop cool ! Vivement de pouvoir comparer les tronches des constellations de différentes cultures !



    Un ami qui a souvent des idées pertinentes, lorsque je lui ai montré Space Engine, a immédiatement posé la question des constellations. Peut-on voir les constellations, comme on les voit en vrai ?

    (offre soumise à condition géographique)

    Intuitivement, vu que l'univers connu est rendu dans son intégralité, on a envie de répondre oui. Mais sur le moment, j'ai eu un gros doute. Et si pour des raisons de perfs ou de complexité d'implémentation, Space Engine ne permettait pas de regarder le ciel depuis mon fauteuil ?

    Nous avons donc regardé ensemble, et oui : on voit bien les constellations !

    Suis un petit descriptif des tests que j'ai fait après coups, lorsque j'ai eu le temps de me repencher sur la question et de sortir inkscape du placard (il m'a fallut du temps pour trouver comment faire des lignes droites et blanches !).

    Au menu : des captures d'écran, et des effets spéciaux fait avec inkscape.

    Attrapez les toutes

    Un ciel habitable

    D'abord, aller sur la Terre, atterrir sur un endroit connu, lever le nez sur le ciel, baisser un peu l'exposition (et retirer les nuages, mais pas l'atmoshère pour éviter l'effet noël).

    On obtient les images suivantes (avant/après ajout de filtres) :

    Space Engine Arcturus and Polaris

    Il est intéressant de voir que des motifs plus ou moins connus apparaissent déjà, même sans filtre (la grande ourse se voit bien).

    En sélectionnant les deux étoiles les plus brillantes dans les coins haut-droit et bas-gauche, j'apprend qu'il s'agit, respectivement, de l'étoile polaire et d'Arcturus.

    Antisèche astronomique

    Ne connaissant pas toutes les constellations par cœur, et histoire de savoir ce que je cherche, j'ai utilisé stellarium. J'aime beaucoup ce logiciel aussi ; la quantité d'options et tout les efforts de contenus sont hallucinant. Rien de généré aléatoirement : tout vient des bases de données standard, avec un sens du détails impressionnant. Tous les évènements attendus sont rendus !

    Je me rappelle que, lors de l'évènement de la lune rousse il y a un an ou deux, stellarium l'avait pris en compte :) (de même, pour voir l'éclipse du 21 août 2017, il suffit de se positionner aux état-unis et donner la date… 2017-08-21 19:50:00 UTC+02:00 Pour space engine, ce n'est possible que depuis le jour de l'éclipse lui-même, via le patch 9.8.0e qui ajoute un éphéméride au jeu ; lire ce billet est par ailleurs passionnant, il explique toute la théorie derrière les éphémérides)

    Bon bref, en utilisant stellarium, je me place au même endroit sur la planète que sur space engine (pointe du raz ; c'est facile à viser), et je vise le ciel étoilé, de manière à avoir Arcturus et l'étoile polaire dans mon champs de vision… Et j'active les constellations:

    Stellarium Arcturus and Polaris

    Maintenant, ya plus qu'à comparer !

    Le jeu des 7 différences

    Maintenant, retour sous space engine, une capture d'écran suivie d'un petit tour sur inkscape, et voilà, une représentation des constellations sous space engine :

    Space Engine Arcturus and Polaris

    Mes compétences en matière de cadrage sont à l'œuvre ici : j'ai réussi à couper quatre constellations au total, sur sept présentes.

    Tauréador, prend garde

    La constellation d'Orion, avec notamment sa ceinture qui est très connue, se retrouve très bien aussi, avec le Dragon et le Taureau qui ne sont pas loin.

    Space Engine Orion

    Souvenez vous bien d'Orion, on en reparlera après.

    Et d'un W il signa -Wall

    En fouillant un peu le ciel, j'ai fini par trouver une constellation que j'arrive parfois à reconnaître tout seul : Cassiopée.

    Les quatre saisons

    Maintenant que l'on a vu les deux constellations que tout le monde connaît, et cinq autres que tout le monde oublie, essayons autre chose : le triangle d'été, qui n'est visible toute la nuit qu'en été.

    Et effectivement, avec space engine, j'ai suivi le triangle d'été à deux moments: vers novembre 2113 et juillet 2114 (je suis arrivé à cette date, à force de voyager).

    Dans le premier cas, le triangle a disparu pendant la nuit, plusieurs heures avant que le soleil ne se lève. Dans le second, je l'ai vu toute la nuit, finalement éclipsé par la lumière du soleil. Vega ne s'est couchée que vers 10h du matin.

    Suit une capture (en jaune) du triangle d'été une nuit de novembre 2113, vers 2H du matin. On voit Altaïr qui se couche, rougit par l'atmosphère.

    Au passage, en regardant la constellation du Dauphin, on découvre que trois des cinq étoiles sont des étoiles binaires, et que la quatrième, Al Ukud d'après Stellarium, est une étoile variable. La cinquième étoile est la queue du dauphin, deneb dulphin.

    Notons qu'Altaïr («aigle en vol» en arabe) appartient à la constellation de l'Aigle qui n'est pas mise en avant ici car coupée par l'horizon.

    Vis-ma-vie d'étoile

    Maintenant, changons de plan, au sens propre : fonçons sur Altaïr et regardons un peu le ciel de son point de vue !

    Home sweet home

    D'abord, chercher le système solaire, et voir à quoi ressemblent les constellations de là-bas.

    J'en ai un peu bavé des ronds de chapeaux, mais j'ai réussi à retracer les constellations que j'ai pu trouver. La plus grosse difficulté, c'est que space engine ne connaît pas tous les noms directement. Certains (les étoiles les moins connues des constellations, notamment dans la constellation du grand chien) ne ressortent pas dans le moteur de recherche du jeu. Les trouver à la main est un peu… laborieux.

    Le plus méconaissable, c'est le grand chien. Il est tout tordu, et ressemble un peu à un escargot avec un fanion sur la coquille et les deux antennes dressées.

    Pour Orion, on reconnaît bien la ceinture (l'alignement est parfaitement conservé), mais deux étoiles sont particulièrement mal placées, donnant à orion l'impression qu'il tend son arc en même temps qu'il croise les jambe. Ou qu'il fait du ski, avec les deux bâtons en arrière. Orion fait du ski, donc.

    Le système solaire se situe juste en dessous de l'escargot.

    Inside man

    Avec les deux autres membres du triangle d'été :

    Ce plan est assez vide : au sein du triangle, la Flèche, le Petit Renard, la Petite Ourse, le Lézard, le Dauphin, Céphée, Hercule et Pégase sont excentrées !

    C'est la Lyre qui profite le moins du plan : Vega est à une grande distance des quatre autres étoiles, qui elles n'ont entre elles pas vraiment bougé. Le Dragon s'est quant à lui lové sur lui-même.

    Mind the bear

    Braquons maintenant nos objectifs vers les Ourses :

    Clairement, on retrouve bien les motifs, mais ils sont un peu dérangés. La Grande Ourse ressemblent maintenant à un héron en vol, et la Petite Ourse… dort un peu comme Sid dans l'Âge de Glace.

    On retrouve aussi deux morceaux du Dragon, qui manquaient sur le plan précédent.

    Et après ?

    Non seulement space engine permet d'explorer le ciel connu, mais en plus il rend très bien compte de son évolution, comme montré avec l'exemple du triangle d'été qui n'est pas visible toute la nuit en hiver.

    Cela étant dit, les logiciels plus adaptés comme Stellarium sont clairement meilleurs pour ce genre de questions ; ne serais-ce que pour l'inclusion de l'éphéméride et l'annotation automatique des objets de la voûte céleste.

    Cela étant dit, Space Engine permet de changer de point de vue, et avec un peu de travail on retrouve les constellations quoique légèrement déformées, ici étudiées depuis Altaïr, ce qui n'est pas (encore) possible dans Stellarium.

    Représentation 3D

    Un projet qui m'intéresse beaucoup serais de représenter les étoiles des constellations dans un espace en trois dimension, et créer des gifs/visualizations qui permettent de retrouver les constellations telles qu'on les voit depuis la Terre, ou depuis n'importe quel point de l'espace.

    J'ai commencé ce petit projet avec du Python, de la trigonométrie, et des visualisations avec gnuplot. Les résultats ont quelques défauts actuellement mais quelques constellations sont clairement reconnaissables, comme le Cygne ou la Petite Ourse !

    Sci-fi assistant

    Il serais sympa d'automatiser un peu tout ça, pour essayer de déterminer Earth II de Battlestar Galactica. Dans cette série (SPOILER), en s'appuyant sur douze constellations, les humains trouvent la planète annoncée par une prophétie. Malheureusement irradiée et inhabitable, ils cherchent dans les environs et trouvent une seconde planète, habitable celle-ci, qui se trouve être notre Terre. (Peut-être la première planète est-elle Mars ? … Trop proche par rapport au plot)

    Toujours est-il que, la deuxième planète ayant les même douze constellations, elles ne doivent donc pas être bien loin l'une de l'autre.

    Il serais intéressant de calculer un score de similarité entre les différents dessins de constellation, et décider quel espace autour de la Terre voit les constellations changer au minimum (et de trouver une planète habitable dans cet espace… paf ! On a trouvé la planète radioactive annoncée par la prophétie de Battlestar Galactica).

    Cela étant dit, vu comme la recherche par la communauté de Space Engine de planète où la vie humaine est possible est active mais néanmoins infructueuse, il est possible que, même si quelques système conservent à peu près les traits de douze de nos constellations, aucun d'entre eux n'hébergent de planète où la vie ait été possible.

    Préparer son voyage dans le désert d'Acatama

    Un jour, j'irais là-bas.